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KALILA...
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KALILA...
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3 juin 2012

A la fin, nous étions sept sur un quai de gare...

Au début, c'était juste une rencontre. Ils devaient arriver vers 17h00, repartir le lendemain. On les attendait, juste portés par l'envie que ça soit plus qu'un passage. Sans toutefois tellement savoir ce que, eux, ils en attendaient.

 

Au début, c'était juste des présentations. Le truc un peu formel où on laisse parler ceux qui se connaissent déjà, et qui nourrissent l'espoir secret que tout le monde se reconnaitra... Ce moment étrange où l'on réajuste ses a priori, tout en ne sachant pas encore très bien si cette idée-là de se rencontrer, était une bonne idée.

 

Quelques mots, quelques regards encore un peu gênés, et des sourires qui trahissaient déjà un peu les bons moments à venir. Les timidités se cachaient encore derrière les rires maladroits, mais déjà l'on pouvait sentir que l'idée de cette rencontre n'était pas tout à fait mauvaise.

 

Ensuite, il y a eu tellement. Les mots et les rires, les sopés et les cheese-cake, la lune pas tout à fait pleine, la cathédrale un peu trop à droite, le thé dans la cuisine, le petit déjeuner sous la glycine, les cafards qui sortaient du tuba, et les enfants assis devant l'histoire, les tartines au milieu des livres, le jubilé, et les crayons arc-en-ciel...

 

Et puis, si vite est arrivée la fin. Ce moment étrange où l'on en veut un peu au temps d'être passé si vite, et où l'on essaie de tricher un peu avec l'heure qui passe. Tout en sachant qu'on ne pourra pas lui échapper longtemps. On fait comme s'il ne fallait pas se presser, on laisse partir le train de 18h50. On rêve à une deuxième soirée passée ensemble, une autre nuit et encore une autre journée. On essaie de repousser le moment de se séparer. On se résigne à se diriger vers le train de 19h14. On se dit un premier au revoir qui ne sera pas le dernier.

 

Et puis, il y a eu la fin. C'était juste une rencontre. Ils devaient repartir. Alice et Valéria pas très loin, à Paris, Till et Alexis beaucoup plus, à Strasbourg et Marseille. Mais il y a des gens que l'on ne quitte qu'à regret. Alors, on se surprend à calculer les kilomètres qui nous sépareront de ces gens-là qu'on va laisser monter dans ce train-là. Combien d'heures jusqu'à eux ? Combien de temps avant de les retrouver ? Alors, on échafaude des plans en forme de stratagèmes pour un jour se revoir.

 

A la fin, nous étions sept sur un quai de gare. Sept à se promettre trois jours ensemble, peut-être quatre. Au bord de la mer, ou à la campagne. Ici ou ailleurs, juste nous. Sept sur le quai d'une gare, à se dire un ultime au revoir, avec au creux des yeux, des regards qui n'avaient plus besoin de mots pour dire ce qu'ils avaient vécu.

 

Sept sur un quai de gare. Jusqu'au coup de sifflet qui, dans un mouvement arithmétique impitoyable, nous a transformé en 4+3. Quatre derrière la vitre d'un train qui commençait déjà à s'éloigner. Trois sur le quai d'une gare, qui s'obligeaient à retenir au-dedans des larmes dont elles ne sauraient pas très bien si elles couleraient de la tristesse de voir le train partir si vite, ou du bonheur de ces deux jours passés ensemble.

 

 

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Commentaires
L
Il est très beau ton texte C.<br /> <br /> <br /> <br /> J'admire l'enthousiasme de Soizic, j'aimerais que ce soit vrai et que la vie soit très belle.
Y
Oui, moi aussi je t'aime.<br /> <br /> <br /> <br /> On s'aime tous, la vie est (très) belle !
U
Oui c'était sympa de se rencontrer en vrai. Nous nous reverrons j'espère.
V
Cécile je t'aime.
U
Pour moi c'était ça parce que je suis entrée dans la librairie, j'ai rencontré, eu peur, lu, passé un peu de temps et je suis partie...hors du temps, temps suspendu et le retour à la vie.
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